L’ascension du Fuji, ou comment terminer idéalement un an au japon

Publié le par PassPartou

Ça y est, c’est fini. Mon année au Japon est terminée. Je suis rentré en France dimanche, après 10 mois passés au pays du Soleil Levant.

Autant vous dire que ça fait tout bizarre de rentrer, et qu’heureusement que le blues du retour est pour le moment compensé par les retrouvailles avec la famille. La France et les français ont peu changés, et il faut se réhabituer progressivement après avoir adapté son mode de vie pendant un an.


Cette dernière semaine à Tokyo fut un peu chargé, entre toutes les formalités administratives à régler, tous les gens à revoir une dernière fois, et surtout, le mont Fuji à grimper. Le mont Fuji, ça faisait 3 semaines que j’avais en projet cette ascension. Mais après quelques problèmes (découragement des amis supposés m’accompagner, problème d’agenda remplis), ça s’est finalement fait le dernier jour. Ce qui ne s’est pas déroulé sans poser quelques problèmes le jour suivant. Nous y reviendrons.


C’est donc le vendredi soir qu’on se prépare à partir pour cette épopée, qui n’est pas sans rappeler celle du col de la chèvre l’été dernier à Brest, pour ceux qui s’en rappellent. Même si évidemment, question montagne et randonnée, on a gagné quelques niveaux. Après avoir loué une voiture aux alentours de Shinjuku, on part (en se plantant) par l’autoroute. Direction Kawaguchiko, 5e station.

L’ascension du Fuji comporte en effet plusieurs variantes, selon l’endroit d’où on part, la face qu’on choisit, etc. Le chemin que l’on a choisi, le plus accessible (à défaut de facile, parce qu’aucun chemin n’est facile, nous y reviendrons) et le plus fréquenté, puisqu’emprunté majoritairement par les grimpeurs venant de Tokyo, commence à la 5e station (sur 10, 2300m sur 3776m) et se fait par la face Nord. Puis on grimpe sur un chemin en terre et en pierre volcanique avec des petites stations matérialisant les étapes, vendant à boire et à manger pour les non-prévoyants (le prix augmentant avec l’altitude, évidemment).

Donc, on part avec cette voiture, une petite voiture boite de conserve comme les japonais savent faire, et dont je commence à avoir l’habitude, avec un moteur de tondeuse et peu de place à l’intérieur. Marcheurs du jour : Maxime, copain français de Todai, Iulia, sa copine roumaine (qui parle français), Claudia, copine autrichienne de Todai aussi, et moi, le pilote, puisque je suis le seul à avoir la traduction japonaise de mon permis. Nous rejoindra ensuite Akhé, le Suwa-ien, chez qui on est allé la dernière fois.

On arrive donc à la route à péage qui monte à la 5e station. On nous annonce que le parking est plein, qu’à cela ne tienne, ça nous rajoutera une bonne demi-heure de marche au début. D’ailleurs, cette route nous permet de se rendre compte une nouvelle fois à quel point les japonais sont fous. En effet, on arrive par une route « musicale ». À une certaine vitesse, on peut donc entendre un air de musique, créé grâce au bruit de la voiture sur le goudron. Vidéo ici. Absolument fou.


Ensuite, on démarre donc cette ascension. Il est 0h35, mais il fait encore chaud, et on est en retard sur le planning. C’est donc rapidement qu’on commence. Un peu trop, puisqu’on paiera les efforts plus tard, et qu’on terminera que dans les temps « normaux ». Les arrêts se font au fur et à mesure plus fréquents, et la deuxième moitié (après 3000m) se fera bien plus difficilement que la première. La vue est magnifique au début, sur la vallée illuminée, mais plus on monte sur ces chemins pourris plein de terre qui glissent et de pierres qui font mal aux pieds (surtout si comme moi, vous avez fait le touriste et êtes venus en Converse…), et plus on se rapproche de ces maudits nuages qui couvrent le sommet. La fatigue commence à prendre le pas sur la bonne humeur, et vers 4h, on rentre dans la brume, quand le jour est supposé commencer à apparaitre. Dommage, faudra revenir pour voir le lever de soleil (but de la balade, et raison pour laquelle on grimpe la nuit, en plus d’éviter la chaleur). Il commence à faire bien froid, le chemin rétrécit, et la foule grandit. Si on n’a pas prévu les vêtements chauds, comme moi encore, vous vous les caillez. La dernière heure de montée se fait à la queue leu leu, donnant l’impression d’être à la station de Shinjuku (ou à la gare Montparnasse en version française), dans le froid, la brume, et n’est vraiment pas plaisante. La 9e et dernière station (la 10e étant le sommet) ressemble au camp de réfugiés de Sangate, et c’est avec un immense soulagement qu’on arrive en haut. Déception (déjà anticipée depuis 1h30), on ne voit rien, comme vous pouvez constater sur les photos. Magie (ou pas) du Japon, on trouve au sommet (3776m) des marchands de souvenirs, des restaurants (assez sommaires tout de même), une poste pour envoyer des cartes avec tampon spécial Fuji, et même du réseau de téléphone portable. Ils sont fous ces japonais !

Un peu plus loin, le cratère intérieur est dans la brume aussi, donc on ne voit rien. On se décide donc à s’accorder un bol de nouilles hors de prix mais chaud et bien mérité après cette rude ascension. Et avant de s’endormir sur le banc du restaurant (il est 6h30 du matin), on se décide à redescendre. Et là, bonne surprise, après quelques mètres seulement, les nuages décident de bouger un peu pour nous accorder un bout de vue. Celle-ci est magnifique, et au fur et à mesure qu’on descend, on commence à apercevoir le temps magnifique, le ciel bleu et le soleil. Il faut faire vite pour prendre les photos, les nuages changeant de place toutes les 10 secondes. Et finalement, on arrive en bas vers 10h30. Autant dire qu’on est épuisé. Et après des adieux déchirants, on se dépêche de rentrer. Problème, on (je) est (suis) fatigué, et il faut conduire. Et après avoir fait 2 écarts monstrueux dans la route descendant du Fuji, on décide d’un commun accord avec mes covoitureurs, qu’il vaut mieux s’arrêter, se reposer un peu, et prendre de la caféine. On réussira finalement à rentrer, grâce à mon copilote (Max en l’occurrence), qui me parlera tout du long pour pas que je m’endorme. Ouf. Il est temps d’aller dormir.


Malheureusement, ma dernière journée à Tokyo, doit encore me voir acheter les derniers cadeaux, m’occuper des dernières formalités, faire ma valise… Et dormir 3h pour ma dernière nuit, après 30min accordées le samedi. En 2 nuits effectives c’est peu. Mais j’ai maintenant eu le temps de bien récupérer. Vive les vacances.


Pour finir ce billet, merci chers lecteurs de m’avoir suivi dans cette année pas comme les autres, et définitivement enrichissante à tous points de vue. Tellement, que mon projet est d’y retourner dès que possible, pourquoi pas l’année prochaine après la fin de mes études.

日本は大好きだよ!

 

Album : Ascension du Fuj

Publié dans Tourisme

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D
<br /> Nous venons de lire et d' apprécier cette longue narration de ton ascension. Elle nous a rappelé Quentin et moi une cousine sur l Etna il y a qq semaines même si nous n étions pas allés aussi<br /> haut.<br /> Quelle année, que de souvenirs, quel blug passionnant ! Profite bien de tes vacances maintenant et ta prochaine rentrée !<br /> Olivier, Quentin et Benoit<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> merci beaucoup !<br /> <br /> <br /> gros bisous, et à début septembre pour l'anniversaire des grand-parents !<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Rentrant dune semaine à Lailly en Val avec Frédéric, où grâce aux photos envoyées par Marc nous avons pu constater que tu étais bien rentré sur notre vieux continent ! nous venons de consulter ton<br /> Blog et lu avec un intérêt très soutenu le récit de cette ascension mémorable et tant désirée ! C'est beau, c'est dur, c'est passionnant !<br /> Bonnes vacances et à bientôt peut-être avant le retour à Nantes...<br /> Tes Grands'Parents<br /> <br /> <br />
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